Site icon Sébastien Bailly

215 – Encore

Je pleure encore

C’est un peu plus rare c’est vrai

Mais je pleure

Certains petits matins

Et quand rien ne prévient

Pour le cri d’un goéland

Trois mots d’une chanson

Un reflet du soleil

Une larme coule

Une ou deux

Trois ou quatre

Je ne grimace pas

Il n’y a plus ces sanglots étouffants

Et les relents d’angoisse

Sont rares

Je m’éloigne le plus possible

De la ville et de ses pièges

Je pleure pour un moment de solitude

Pour un appel que je ne lance pas

Un message que je retiens

La révolte est intacte

La révolte est toujours là

Ce qui a été brisé

Broyé

Ne se répare pas

Qu’on ne croit pas la souffrance disparue

Qu’on n’imagine pas que le douleur se taise

Les hurlements

M’explosent les tympans

La peau me brûle à l’intérieur

Je pleure encore

C’est vrai

Et manqueront longtemps les mots simples

Que l’on n’a pas su dire

Manquera

Combien de temps

Ce qui m’aurait sauvé

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