Il faudrait se pardonner les oiseaux qui ont disparu du jardin
Les fruits qui n’ont pas mûri
La branche morte du magnolia
Le pot de grès brisé au pied des trois marches de pierre
Qui donnent accès à la petite véranda avant l’entrée
Il faudrait se pardonner les aveux qu’on n’aurait pas dû se faire
Les questions qu’on n’aurait pas dû poser
Les silences qui ont ouvert des portes
Il faudrait se pardonner les rêves et les cauchemars
Quelques éclats de rire
Des mots qu’on n’a pas su dire
Il faudrait se pardonner quelques pas un peu trop loin dans l’inconnu
La haie qui penche chez le voisin
Les roses qui fanent dans les parterres
L’odeur du laurier sur les doigts qui ont brisé ses feuilles
Il faudrait se pardonner le bonheur effleuré
Les mirages entraperçus
Il faudrait se pardonner d’avoir été
Ce que nous sommes