Site icon Sébastien Bailly

200 – Pardonner

Il faudrait se pardonner les oiseaux qui ont disparu du jardin

Les fruits qui n’ont pas mûri

La branche morte du magnolia

Le pot de grès brisé au pied des trois marches de pierre

Qui donnent accès à la petite véranda avant l’entrée

Il faudrait se pardonner les aveux qu’on n’aurait pas dû se faire

Les questions qu’on n’aurait pas dû poser

Les silences qui ont ouvert des portes

Il faudrait se pardonner les rêves et les cauchemars

Quelques éclats de rire

Des mots qu’on n’a pas su dire

Il faudrait se pardonner quelques pas un peu trop loin dans l’inconnu

La haie qui penche chez le voisin

Les roses qui fanent dans les parterres

L’odeur du laurier sur les doigts qui ont brisé ses feuilles

Il faudrait se pardonner le bonheur effleuré

Les mirages entraperçus

Il faudrait se pardonner d’avoir été

Ce que nous sommes

Quitter la version mobile