Site icon Sébastien Bailly

163 – Mirage

Je ne crois qu’aux fantômes, à l’oubli

Les ombres ont cessé de passer

Sur les terrasses

Il pleut

Il n’y a que l’absence

Les chaises trempées

Les tables en flaques de misère

L’odeur du tabac qui infuse

Les cendriers qui dégoulinent

Passe une femme courbée

Qu’on verrait apporter le trèfle aux lapins

Et n’a rien faire là

C’est un mirage

Les mégots seuls témoignent

D’une présence humaine

Ici a eu lieu quelque chose

En fin d’après-midi par un jour de beau temps

Nous avions ri

Avant de disparaître

Nous avions ri

Il pleut

C’est un mirage

Peut-être ne s’est-il jamais rien passé

Ici

Une ombre s’en souviendrait

Quitter la version mobile