Site icon Sébastien Bailly

109 – Encaisser

Écrire pour ne pas pleurer

Écrire pour ne pas se noyer

Dissout dans l’épaisseur des larmes

Qui glissent plus qu’elles ne roulent

Véloces emportées par leur poids de larmes

Quand tu écris au moins

Le rythme

Le rythme qui te calme

Le rythme du poème

Seul horizon à tenir dans ton viseur

Gagner les minutes concentrées

Sur les mots lettre après lettre

Et les larmes sèchent sur la peau qui craquelle

Les larmes-ruisseau sèchent

Tu ne penses plus à ceux qui t’auront fait pleurer

Sourds à la détresse qu’ils ne comprennent pas

Qu’ils ne comprendront plus

Trop longtemps qu’ils font leur chemin croyant détenir une vérité d’artifice

Les sourds à la détresse

Et leurs chevaux lancés impitoyables dont les sabots te broient

Écrire pour ne pas tomber plus bas

Écrire pour encore respirer

Un peu

Écrire pour encaisser

Au rythme qui te calme

Au rythme

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