J’ai pensé que

J'ai pensé que si aucune idée n'était jamais originale, la somme de nos idées nous rendait totalement uniques, à la condition expresse que cette somme soit supérieure ou égale à 2. Ce qui n'était pas gagné d'avance.

J'ai pensé que l'amour c'était bien plus compliqué qu'un conte de fée, tous comptes faits, et que la belle histoire commençait quand le conteur arrêtait de se la raconter.

J'ai pensé que jamais une mouche tsé-tsé n'atterrirait sur une pizza quatre fromages livrée dans la banlieue de Strasbourg par un étudiant en troisième année de sociologie originaire de Nouvelle-Zélande. Encore que…

J'ai pensé que les épreuves ne vous laissaient qu'une alternative, soit elles vous corrigeaient, soit vous les corrigiez.

J'ai pensé que la réponse à la grande question sur la vie, l'univers et le reste, la question ultime sur le sens de la vie, était sans doute là, sous nos yeux, sans qu'on soit capable de la voir.

J'ai pensé que l'on pouvait vivre en ignorant les propriétés du molybdène, et mourir de ne les avoir pas connues.

J'ai pensé que, tout bien pesé, la traversée du désert, ce n'était pas vraiment un problème.

J'ai pensé que lorsqu'on me dit "Dieu est un", j'entends "Dieu éteint"…

J'ai pensé que toute liste devait contenir au moins un raton laveur.

J'ai pensé que si j'avais commencé cette série par "j'ai toujours pensé que", j'aurais eu moins de choses à penser…