Site icon Sébastien Bailly

364 – Tremblement

Il avancera, un tremblement sous l’épiderme. Marqué en profondeur, où rien ne se voit plus. Et sa voix sera claire. Et son regard posé.

Son sourire.

Le tremblement sous l’épiderme est invisible. Il aura un peu grossi, un peu blanchi. Les rides approfondies souligneront le bonheur à te voir. Pattes d’oies. Fossettes. Le visage légèrement penché sur le côté.

Son regard.

Le larmes à l’intérieur des yeux, indiscernables. Les joues rebondies. Le poil court de la barbe. Quoi ? Il n’aura pas changé, prêt à tout entendre, à tout te pardonner, à ne rien attendre.

Hier, comme si vous vous étiez vus hier.

Il avancera blessé, des cicatrices à vif. Il tiendra bon le temps de prendre des nouvelles, rassurant autant qu’il peut l’être, en maîtrise, apparemment détendu. Il respirera, un instant, peut-être juste un instant, le même air que toi.

Sa respiration. Il se concentrera sur sa respiration, contenant l’emballement redouté de son rythme cardiaque. Il demandera des nouvelles et tachera de ne pas en faire trop, de ne pas t’effrayer, de ne montrer des ruines que l’encore présentable.

Il sait ce qui est inaudible.

Il repartira. Un tremblement sous l’épiderme. Une larme au fond des yeux. Le cœur en cavalcade.

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