J’ai installé plusieurs outils de statistiques gratuits sur mon site d’actualité à Rouen. Pour suivre l’évolution de mon nombre de visites ou de visiteurs, je me réfère toujours au même. Les autres, c’est un peu pour voir comment ça marche. Une chose m’intéresse particulièrement aujourd’hui, c’est l’usage possible des statistiques obtenues sur les mots clefs qui ont conduit mes lecteurs jusqu’à mon site. Un usage que j’aimerais simple : pas question de me lancer dans de grandes modélisations mathématiques. Je ne saurais pas faire.
L’outil de statistique de Google donne, pour chaque mot utilisé par un internaute pour venir jusqu’à Grand-Rouen, d’intéressants résultats. Intéressants ? Reste à savoir quoi en faire. Je travaille par exemple les mots-clefs Armada 2008, en prévision de l’Armada, à Rouen, en juillet 2008. Bien, et alors ? Qu’est-ce que je vais faire de ça ?
J’ai une foule d’informations, qui me permettent, au besoin, de m’assurer que la stratégie mise en place a ou non un effet. Mais rien qu’i m’indique quelle stratégie mettre en place… Est-ce que le fait d’avoir créé une rubrique spécifique est une bonne chose, et en quoi, par exemple ?
Surtout, l’outil de Google ne me permet pas de prévoir ce que les gens vont chercher : c’est un outil qui regarde le passé. Plus facile à prévoir que l’avenir.
Prévoir le futur, pour savoir quels mots clés placer sur son site en fonction du type d’internautes qui le fréquentent, voilà qui serait plus passionnant. On n’en est pas loin avec HitTail.
HitTail va conserver la trace de tous les mots clefs utilisés pour arriver sur votre site, et, à partir de là, vous faire des suggestions. Oui, vous proposer une liste de mots clefs sur lesquels il n’est peut-être pas absurde de travailler pour augmenter votre audience.
Voilà, par exemple, les suggestions faites, dès le premier jour d’installation de HitTail sur Grand-Rouen.com.
Ce sont des mots qui ont été utilisés pour arriver jusqu’à Grand-Rouen, et dont HitTail considère qu’ils en ont sous la pédale : en clair que si on fait un effort d’utilisation raisonné, ils pourraient rapporter de l’audience.
Apparaît ainsi, en quatrième position une "tete de guerrier maori" qui pourrait paraître exotique mais qui correspond de fait à une actualité forte de ce jour là, non traitée sur Grand-Rouen, mais qui, éditorialement, aurait mérité de l’être (le muséum d’histoire naturelle, municipal, rend une tête à ceux à qui elle n’aurait jamais du cesser d’appartenir). Si on est arrivé une fois sur Grand-Rouen en tapant ces mots, c’est qu’ils sont présent sur une page un peu foutraque qui reprend des flux RSS. HitTail, et c’est déjà ça, attire mon attention de rédacteur sur cette actu.
Rien d’étonnant non plus à trouver dans la liste mention de la foire Saint-Romain : c’est la plus grande de province et elle commence à la fin du mois. Je devrai en parler, évidemment. Et je l’ai déjà fait. Mais il est logique que j’accentue mon effort sur ce thème, et avec les bons mots-clés.
On trouve ainsi des explications logiques à chacune des propositions. Explications qui ne justifient pas toutes un choix éditorial, mais qui pourraient à l’occasion influer sur le sommaire des jours à venir.
On a là la promesse d’un outil éditorial puissant. Pour l’instant, il s’applique aux requêtes faites par les utilisateurs qui arrivent sur mon site. C’est dire qu’il dépend de l’existant et qu’il ne permettra pas de faire émerger un thème sur lequel je n’aurais rien publié.
Mais pourquoi ne pas proposer le même type de service en y ajoutant, à partir d’une analyse de ce qui est déjà publié, les recherches effectives des internautes dans un moteur de recherche, un profil rempli par l’éditeur, etc, etc. Pour finalement obtenir un gentil petit robot qui proposera des thèmes à traiter en fonction du bruissement global du Web et de son adéquation lexicale avec un projet éditorial, même ramené à des statistiques sur le corpus publié…
Pas si sûr qu’il s’agisse de science-fiction. Google est capable de dire combien vaut un mot, de proposer des mots-cefs connexes à un mot donné…
Pas sûr non plus qu’il s’agisse d’une perspective toujours enthousiasmante. Il faut laisser cogiter là dessus les linguistes. Mais une fois ce type de système au point, on en reviendra peut-être à l’idée que c’est dans l’événement réel qu’il faut aller chercher l’actu, et le contenu éditorial plutôt que dans la masse de ce qui est déjà publié.
Enfin, on voit poindre l’ère du RECAO, le rédacteur en chef assisté par ordinateur.
Comment ça, vous en connaissez déjà ?