Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un monde dans lequel le paragraphe n’avait pas sa place ! Un lieu où parler de paragraphe était totalement inattendu pour mes interlocuteurs. Des interlocutrices, en l’occurrence. C’est à Lille que cela a eu lieu et les interlocutrices sont des rédactrices du magazine municipal où l’on peut voir, et parfois lire, des pages comme celle là.
Un long texte, d’un tenant, en un seul paragraphe. Et encore cet exemple fait-il moins d’une page. On trouve dans ce magazine des doubles-pages du même tonneau.
On n’est pas là, pourtant, dans l’expérimentation underground. On pourrait même penser que tout serait mis en oeuvre pour faciliter la lecture.
Sans que le paragraphe fasse partie de la panoplie. Et les quelques mots en gras, même, chagrinent un peu l’auteur des lignes…
Alors j’ai expliqué, insisté, montré, réinsisté… Parce qu’il s’agissait d’une formation à l’écriture sur le web, j’ai, je crois, convaincu : le paragraphe montre une pensée structurée et facilite la lecture.
J’explique : "une idée par paragraphe, dans la première de ses prhases, puis, les phrases suivantes qui explicitent, illustrent, accompagnent, et, lorsqu’on change d’idée, on franchit un alinéa. Le lecteur futé saura qu’un texte idéal peut être compris en ne lisant que la première des phrases de chaque paragraphe."
Je crois que sur papier aussi, les habitudes vont changer, à Lille. C’est à ça que servent les formations. Mais je m’interroge : ne faut-il pas lancer un plan de sauvegarde du paragraphe ? Avant qu’il ne soit trop tard.