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Le plaisir de la lecture

On nous parle du buzz de l’écriture web, et je m’en réjouis : ça y est, c’est l’eldorado, ceux qui savent écrire pour le web vont piquer la place de tout ceux qui ont gagné de l’argent en vendant du référencement. Optimisation du texte pour les moteurs de recherche, actualisation rythmée des pages web, folksonomie ad hoc… Youplaboum, c’est la revanche du littéraire sur le technicien. On en saute de joie.

Quand, comme moi, on parle d’écriture web depuis quelques années, on ne peut en effet que se réjouir. Et quand, comme moi, on gagne un peu sa vie en écrivant pour le web, forcément, ça émoustille. Seulement voilà, il va maintenant falloir redire, dire encore, et répéter qu’on n’écrit pas pour des robots. Mais pour des lecteurs. Qu’il ne faut pas seulement poser des mots-clés sur des pages, mais fidéliser le lectorat. Qu’il ne suffit pas d’appliquer les recettes de l’écriture web, mais qu’il faut aussi, même sous la contrainte, savoir faire preuve de créativité.

Reprenons les choses dans l’ordre. Il y a une poignée de règles concernant l’accessibilité de l’information. Une autre concernant la lisibilité des textes. Quelques unes pour un référencement naturel de qualité… Bien. Ce sont des règles. Ce ne sont que des règles.

Reste un détail, une petite cerise sur un gateau de contraintes : le plaisir de la lecture.
Celui-là, on risque d’attendre un moment pour qu’un robot sache le détecter. Et j’ai dans l’idée que, souvent, c’est lui qui fait revenir le lecteur. Car, il ne faut pas l’oublier, si l’on fait autant d’efforts pour faire venir une fois le lecteur, et qu’il trouve quelque chose qui l’intéresse (pas forcément ce qui l’intéressait au départ : sérendipité)… si l’on fait autant d’efforts, donc, et qu’au final le lecteur ne ressent pas l’envie de revenir, qu’il ne place pas la page dans ses favoris, le site dans del.icio.us, ou qu’il ne s’abonne pas au fil RSS, alors, on n’aura pas totalement rempli sa mission.

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