Il faut dire que mes contacts et amis se sont mobilisés. Il faut dire que ma famille a été particulièrement active, et que nombreux sont ceux qui ont joué le jeu en commandant leurs exemplaires, et en en parlant sur leurs réseaux, voire en envoyant des mails à leurs propres contacts pour les mobiliser. J’ai reçu au fil de la journée de nombreux messages, par tous les canaux imaginables pour me dire : « ça y est, j’ai participé ». Pour un auteur, c’est un moment très agréable à vivre. Et je remercie sincèrement tous ceux qui se sont impliqués.
Je suis ainsi passé des tréfonds du classement à une position enviable.
Et après ?
Le 11 novembre au matin, il n’y a pas eu de vente depuis presque 24 heures. L’exposition dans les listes de meilleures ventes n’a pas eu d’impact. La multiplication des commentaires élogieux sur le site non plus. C’est pourtant une bonne surprise, parce que je ne sais pas trop qui a laissé ces commentaires. Eno est redescendu, mollement, à la 547ème place des ventes.
Que se passera-t-il ensuite ? Il est possible que le livre plaise à ses 76 nouveaux lecteurs comme il a plu aux précédents. Possible que cette base serve de point de départ à un bouche à oreille positif. Possible que ceux qui se sont lancés dans cette opération continue de porter la bonne parole autour d’eux et que le livre commence à se vendre.
Possible aussi que rien ne se passe et que le soufflé retombe. L’incursion dans la tête du classement n’aura été que de courte durée, et Eno retrouvera la 400 000ème place des « meilleures » ventes qu’il avait atteint au fil de sa première année d’exploitation. Cette place qui m’avait poussé à écrire l’article expliquant comment je n’avais pas fait fortune avec Amazon. Et cet article qui a incité ma sœur, grâce lui en soit rendue, à me pousser à organiser cette opération « de la dernière chance ».
Quel bilan tirer de tout cela 48 heures après l’opération ? On peut hacker Amazon : en coordonnant des achats sur une période courte, l’effet est mesurable et rapide. Le coût pas forcément exorbitant, et c’est un moyen que pourraient bien utiliser certains éditeurs pour donner de la visibilité à leurs livres. Pourquoi pas ?
La montée est plus rapide que la descente. Et quelques achats les jours qui suivent la montée pourraient bien maintenir le livre dans les bonnes places pour un coût somme toute raisonnable.
Mais, l’impact d’une présence dans le top 10 des livres pour adolescents n’a pas été mesurable.
Et ce qui importe n’est pas seulement la mobilisation sur une journée, mais que, sur plusieurs jours, ensuite, les ventes continuent. Pour cela, il est impératif qu’à un moment le livre rencontre son public, sans quoi le soufflé retombera mollement en flaque.
Ne me reste qu’à espérer qu’Eno le rencontre, ce public. Vous.
- Pour suivre l’aventure : Eno, la chasse aux rastacs – site officiel.