Site icon Sébastien Bailly

6 novembre – Léonard

Ce qu’il a fallu brûler de charbon, de fuel, et répandre de pesticides et de conservateurs pour que je vive un peu plus longtemps la lente agonie du monde. Il va falloir inventer autre chose si l’on veut s’en sortir. Débrancher les appareils ménagers, laisser les oranges où elles poussent. Cesser d’extraire de la terre plus de pulpe qu’elle ne peut en donner. Chaque fruit dont je fais du jus me rapproche inéluctablement de l’extinction de l’espèce humaine. Oh, on m’a dit que c’était bon pour ma santé. Des vitamines et des fibres, et cinq fois par jour plutôt qu’une. Mais le plastique et le métal et l’avion et le bateau géant. Les engrais, les serres chauffées au gaz, les files de camions diesel. L’orange, c’est une fois l’an, à Noël, et dans les familles les plus riches, pas chaque matin pour tout un chacun. On n’a rien compris.

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