Site icon Sébastien Bailly

22 février – Isabelle

Il me faudrait un affûteur de forêt, qu’il m’a dit. C’est ce que j’ai compris en tout cas : un professionnel, un spécialiste de l’affût, tapis dans les bois, qui attendrait, patient, qu’il se passe quelque chose. Une sorte de chasseur sans arme, une vigie cachée entre les troncs à prendre racine les yeux rivés sur la futaie au cas où quelque chose apparaitrait. Il y a tellement de métiers étranges que celui-là pas plus qu’un autre, quand on y pense. Mais non, qu’il m’a dit, un affûteur à forets, pour ma perceuse ! Mais je n’ai jamais appelé ça des forets, ce sont des mèches, ça a toujours été des mèches, et je ne savais même pas qu’on pouvait les affûter. Alors qu’une forêt, taillée en pointe, ça aurait de l’allure, une forêt si bien affûtée qu’on ne pourrait couper à travers bois pour raccourcir son chemin. Mais bon, le bricoleur, c’est lui, il doit savoir de quoi il parle. Je ne devrais pas m’en mêler.

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