Site icon Sébastien Bailly

2 mars – Charles

Démarrer. C’est toujours ça qui est compliqué. Des retards à l’allumage, une incapacité à s’engager, comme au point mort, trop longtemps, trop souvent. Un peu amorphe. Il aurait fallu que je démarre au quart de tour et que je me jette en avant avec voracité. J’ai compris le message. Je suis rentré à la maison. Ses placards étaient vides. Elle avait décroché du mur du salon le portrait de sa mère et ça laissait un rectangle un peu plus foncé sur la cloison. Je me suis enfoncé dans mon fauteuil, face à la fenêtre. Et puis, j’ai remarqué sur la table basse, dans la pièce impeccablement rangée comme elle aimait qu’elle soit, mais débarrassée des bibelots qu’elle avait rapportés de ses voyages autour du monde, son tout dernier cadeau, son tout dernier message. Cette paire de câbles de démarrage, flambant neufs, encore dans leur étui : je n’avais plus qu’à me lancer.

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