Site icon Sébastien Bailly

11 mai – Estelle

Pas de pansements pour les écorchures de l’âme. Rien pour soigner les blessures du cœur, les petits bobos des relations humaines. J’aimerais coller sur tes contrariétés des bandages qui te feraient oublier tes souffrances. Cautériser tes plaies, réduire tes fractures, drainer tes abcès. Je voudrais t’anesthésier lorsque tu ne supportes plus la douleur. Je serais l’infirmière, ta soignante, ta sœur. À la main les compresses d’eau tiède, les onguents, les crèmes. Mais tu te plains, tu grognes, tu me repousses encore et tu hurles à la fin que ce n’est pas possible, que c’est moi qui te blesse et charcute tes plaies et fouraille si profond dans tes béances que rien n’est plus possible. Je mets tes chairs à nu et tu veux qu’on se quitte. Pas de médicament, aucune pilule magique ne réparera ce qui s’est cassé là. Et c’est moi qui souffre, maintenant.

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