Site icon Sébastien Bailly

11 juillet – Benoît

Comme on fabrique les souvenirs d’enfance avec le bon outil. C’est, chaque dimanche qu’ils auront la gaufre du grand-père, la gaufre en forme de cœur qu’ils ne trouveront nulle part ailleurs, et longtemps après ma mort, ils en reparleront des gaufres de grand-père, comme je me souviens de l’odeur du pain grillé, du riz au lait, du tapioca au chocolat. Ils auront pour la vie l’odeur de mes gaufres, le cœur à croquer dedans. L’odeur… Ils se retourneront parfois, croyant la sentir, mais ce ne sera jamais tout à fait la même sur les stands au bord des plages ou entre deux manèges de fête foraine. Presque la même, assez proche pour que remonte à leur mémoire le souvenir du grand-père qui cuisait des gaufres tous les dimanches, et ils essaieront de retrouver la recette, de reproduire le goût et comme ça croustille et ça fond dans la bouche, mais ils ne pourront pas sans le gaufrier à cinq cœurs qui aura fait les gaufres uniques et irremplaçables. La nostalgie, ça se travaille.

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