7 conseils pour ne plus écrire pour le web

Crochet Il faut arrêter d'écrire pour le web. Je le dis d'autant plus facilement qu'en publiant Bien écrire pour le web en 2003, j'ai ma part de responsabilité dans l'idée qu'il conviendrait de le faire, et d'écrire pour, donc.

C'était en 2003. C'était il y a une éternité. On a depuis glosé sur le référencement de nos articles et les crevettes de Madagascar. On a depuis fait quelques progrès techniques et donné au référencement de nos articles le lustre qu'il méritait.

Cessons ! Brûlons les livres qu'on a écrit ! Oublions. Et n'écrivons plus pour le web, écrivons des lettres, écrivons du courrier, discutons, interpellons, soyons convaincants, soyons persuasifs, invectivons, interrogeons, parlons, injurions, même, si il le faut, réagissons, provoquons les réactions.

J'avais ébauché la chose en 2006, en relisant Schopenhauer…  Il s'agissait alors de voir comme L'Art d'avoir toujours raison pouvait fournir les clés d'une dialectique qui s'oppose à la rhétorique du "Ecrire pour le web".

Et, fichtre, cinq ans après, on a les community manager, les curateurs… Et moi j'ai une certitude, l'important (pour une marque ou un média) n'est pas le discours (qu'on peut très bien tenir seul dans le désert) mais d'être au centre des conversations (et c'est évidemment mieux si l'on a des choses intéressantes et pertinentes à dire, mais cela ne change pas grand chose, on peut tout aussi bien n'avoir rien à dire mais savoir repérer dans la discussion ce qu'elle a d'intéressant et le mettre en relief).

Voici donc, parce que ça marche toujours, 7 conseils pour ne plus écrire pour le web et entamer les conversations.

1- Glissez toujours une erreur ou une imprécision dans votre texte. Une faute d'orthographe peut très bien faire l'affaire, mais elle peut détourner la conversation de son sujet principal.

2- Terminez votre article par un point d'interrogation, même si la phrase est affirmative. [Variation assez efficace, normalement, ci-dessous]

3- Reprenez sans vergogne les informations des autres, qu'en font-ils de bien eux-mêmes, finalement ?

4- Glissez au moins 3 liens vers des articles polémiques sur le sujet dont vous traitez

5 – Une illustration qui n'a rien à voir avec le schmilblick, tu choisiras. [Parce qu'il y aura toujours quelqu'un pour laisser un commentaire parce qu'il ne comprend pas le choix de l'illustration]

6 – Signez votre article de votre compte Twitter et de votre compte Facebook [Parce que ça fait "auteur qui n'a pas peur de rentrer en contact avec ses lecteur"]

7 – Ajoutez une mise à jour trente minutes après la publication pour répondre dans le corps de l'article à un commentaire qui se trouve en dessous. [exemple fictif sournois ci-après]

Ces conseils vous semblent farfelus ? Essayez, et vous verrez !

[MAJ 14h – Oui, Toto76, j'ai supprimé ton commentaire, non par amour de la censure, mais parce que je n'aime pas me faire insulter. On peut parler de tout cela calmement, non ?]

 

Aime

 

9 réflexions sur “7 conseils pour ne plus écrire pour le web”

  1. Je voulais réagir au point 5.
    Si l’on se fie au dictionnaire de l’Académie de 1776 , l’utilisation de l’image d’un crochet n’est pas hors de propos puisqu’ « on appelle auffi crochets certaines figures recourbées qui fervent à lier enfemble deux ou plufieurs articles ».
    Nonobstant cette tentative d’illustration inappropriée, il faudra donc aussi compter avec l’ajout de commentaire par un lecteur qui serait d’accord avec le choix de l’illustration ?

  2. Notez que le commentaire ci-dessus est l’exemple même de ce qu’il ne faut jamais faire, puisqu’il ne relance pas la conversation et se prive de l’occasion d’une belle polémique. Je le refais donc, avec la dose de mauvaise foi nécessaire au démarrage d’un fil de commentaires :
    « Mais Jlgervaise, d’où parles-tu. La langue a évolué depuis le XVIIIème siècle. Libre à toi de vivre dans le passé, mais le sujet de cet article, justement, c’est de se tourner vers l’avenir ! »
    Emballé, c’est pesé.

  3. Ou, encore mieux :
    « Voilà qui prouve qu’on peut illustrer n’importe quoi avec n’importe quoi, et qu’il se trouve toujours un esprit tordu pour faire le lien Si j’ai choisi ce crochet, c’est juste que je le trouve beau. »
    Ce qui prouve qu’on peut bien faire partir une discussion de ce fameux point 5…

  4. Une bonne pratique, qui pourrait prendre le huitième rang dans la liste des conseils ci-dessus énoncée, consiste à se connecter sur une plateforme de blogs (si besoin en créant pour la circonstance, son profil internautique) et, sous le prétexte fallacieux d’ajouter son grain de sel à une discussion, à déposer un commentaire, signé de son pseudonyme, tout juste en relation avec le sujet, dans un style correct, pas dépourvu entièrement de circonvolutions syntaxiques, mais pas totalement amphigourique non plus, avec des motivations un peu absconses, mais assez clairement exprimées pour donner envie aux lecteurs, venus là par hasard, de cliquer sur le pseudo et d’aller voir à quoi ressemble le type qui vient de se fendre d’une douzaine de lignes, dans le but avoué, mais petit, de faire avancer le compteur de visites de son propre blog.

  5. Une dernière méthode, qui en fait est la première.
    Etre pertinent, impertinent, créatif, imaginatif et tout le vocabulaire flagorneur dédié aux gens de lettres.
    Continuez, ne vous lassez pas de vos propositions, cela fonctionne très bien également.
    Pour ceux qui n’ont pas le talent, je prends note de la leçon en sept points.

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