J’ai pensé que #56
J'ai pensé que je reconnaitrai toujours le doux tintinnabulement d'un modem dialoguant avec autre modem pour établir une connexion Internet, et que cela fait de moi un homme préhistorique ou pas loin.
J'ai pensé que je reconnaitrai toujours le doux tintinnabulement d'un modem dialoguant avec autre modem pour établir une connexion Internet, et que cela fait de moi un homme préhistorique ou pas loin.
J'ai pensé que je ne saurai jamais dessiner à la main un ennéagone régulier.
J'ai pensé que celui qui m'a dit que le décolleté de cette fille lui avait ouvert bien des portes aurait pu lui conseiller généreusement d'essayer avec la main.
J'ai pensé que la plupart des interactions humaines ne servaient à rien d'autre qu'à rendre possibles les rares qui semblaient servir à quelque chose.
J'ai pensé que les voyages en train étaient propices à la lecture ou à la méditation. Des enfants de 5 ans cherchent pourtant à chaque fois à me faire changer d'avis, comme leurs parents au téléphone.
J'ai pensé que celui qui écrirait : "chaque trépas se tisse de l'ovaire qui nous glace honteusement" serait sûrement un peu dérangé. Ou aurait trop bu.
J'ai pensé que ce n'était pas parce que je ne savais pas faire mes lacets qu'il fallait me traiter de tête de noeud.
J'ai pensé que chaque phrase de la série devrait répondre à une logique propre, secrète, induite, en lien avec sa numérotation ou son jour de publication, et que je ne respecterai cette règle trop évidente qu'occasionnellement.
J'ai pensé que les vrais amis se comptaient sur les doigts d'une seule main, et qu'on ne savait jamais laquelle.
J'ai pensé que si je lui offrais des fleurs, elles croirait que j'avais quelque chose à me faire pardonner. De ne pas lui avoir offert de fleurs, par exemple.