Bibliothèque numérique, mon amour

Je ne passe pas au livre numérique. C'est peut-être le signe que je vieillis. Mais je cherche à comprendre pourquoi. Pourquoi moi ?

J'ai publié certains livres dont je n'ai pas imprimé une page, dont la correction même des épreuves s'est faite à l'écran. Et cela fait plusieurs années. On ne peut pas me soupçonner de la moindre technophobie. Je vis avec Internet au quotidien depuis 1995. Je ne saurais pas vivre sans (enfin, toutes proportions gardées).

Je sais des livres numériques dont le contenu me passionnerait, et que j'acheterais en papier à ce prix là sans rechigner. Sans réfléchir, même.

Pire, j'ai écrit pas mal sur le sujet, et collaboré même à un des meilleurs blogs sur l'édition numérique (sans me vanter, mais parce que le travail d'Hubert est vraiment bon).

Mais je bloque. Et ce blocage là, quel que soit l'outil de lecture potentiel, m'interroge. Un iPad, chez moi, prend la poussière…

Pourquoi résister au livre numérique ? Qu'est-ce qui résiste en moi ?

J'ai ma petite idée . C'est bête comme chou :

Je ne sais pas comment ranger les livres numériques. Je ne saurais pas quoi en faire lorsque je ne serai pas entrain de les lire.

Biblio

 

Je ne range pas vraiment très bien ma bibliothèque physique. Mais je sais grosso modo que les livres sont là. Quelque part. Dans une pièce ou une autre. Et qu'au pire, je tomberai à nouveau dessus…

Mais que ferais-je de mes livres numériques ? Comment les retrouverai-je ? Et dans cinq ans, dans dix ans ?

A coup sûr, c'est l'absence sidérante de réponse à ces questions qui explique pourquoi je n'y suis pas encore passé.

Et je me trouve bête comme une poule devant une pendule.

Dur.

Mais bon, ça ne devrait pas durer.

8 réflexions sur “Bibliothèque numérique, mon amour”

  1. quand je pense que jamais tu manges de frites avec ton bifteck vu que tu peux pas les garder dans ta bibliothèque…. !
    et que jamais tu ne vas au cinéma puisque tu ne peux pas garder le film en projection continue dans ta salle de bain…
    que jamais tu ne regarderas une course à pied parce qu’il faudrait que le gars continue de courir dans ton salon…
    enfin merci du désir exprimé !
    🙂

  2. Ben t’as qu’à les ranger dans ta tête, tes livres numériques – comme les autres, en somme. C’est là que ça se range/dérange/sédimente : dans la tête (et elle au moins, elle nous suit partout normalement ; et elle présente l’avantage de ne jamais prendre plus de volume qu’après arrêt de notre croissance – alors que ta bilbiothèque physique, tintin pour la maintenir en l’état…)

  3. Seb, idem. Sans l’iPad qui prend la poussière. Si j’en ai un un jour, ce ne sera pas pour lire, mais pour faire du bruit avec une app musicale…
    Les livres, chez moi, resteront de papier. Parce que ça sent bon, parce que ça se lit mieux que le même texte à l’écran (enfin pour mes vieux yeux et habitudes de quarante-deux ans), parce que la dématérialisation me rapelle que ce que je ne vois pas n’existe pas, parce que j’aime ma bibliothèque et et que j’y ai encore un peu de place, parce que je n’ai rien contre les futures piles de bouquins qui se créeront un peu partout dans la maison quand la bibliothèque sera pleine, parce que ce que je lis sur écran je le retiens moins bien, et enfin parce qu’un bouquin est un objet qui a du charme…

  4. Besoin du texte ci-dessus, pour aller vers le livre électronique en expliquant (en m’expliquant) ce qui, peut-être, m’avait retenu d’y aller jusque là.
    Et puis, l’explication posée, comme un poids détaché avant de plonger, se jeter à l’eau. Léger.
    Premier achat de livre électronique fait dans la foulée, à chaud. Lecture du Après le livre, de François Bon entamée sur l’iPhone : plongée directe dans le petit bain d’eau gelée, donc, écran minimal. Les textes le supportent.
    Apprendre à nager sans bouée.
    Il était peut-être temps.

  5. @dbourrion
    Me prend l’envie parfois de déposer ma tête sur un plateau, et qu’elle me laisse tranquille. Pas envie justement qu’elle me suive partout. Pis un livre, ça permet de caler sa bibliothèque, ou de doubler les murs de sa maison en temps de disette. Le livre demeure un objet multifonctionnel, c’est pas rien ça, qui garde quelque chose de l’autre monde, et ça j’aime bien.

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