9 février – Apolline

Côté charisme, on ne me trouve rien. On me l’a dit souvent. Rien. Rien de rien. Je suis terne. Je n’ai aucun relief. Même pas d’aspérité. Je suis flasque. Je devrais en prendre ombrage. Mais je suis assez indifférente à l’opinion qu’on a de moi. On me traite de bourrique ? Et alors ? Un jour un garçon saura me regarder autrement. Ou une fille. Je ne peux pas éternellement dégoûter tout le monde. Un charisme d’huitre. D’huitre creuse. Comme s’il fallait en rajouter dans le dédain. Coulent les haines, et les amours, faut-il qu’il m’en souvienne ? Cela ne me touche pas. J’ai confiance. Je m’accroche. Une fille ou un garçon, un jour, juste un regard. Dans la grisaille, ce seront des nuances d’argent, un firmament de nacre. La joie viendra. Un charisme d’huitre ? Allons, un beau jour il ne sera plus question que de perles.

2 réflexions sur “9 février – Apolline”

  1. Creuse ou plate : voilà l’enjeu identitaire pour l’huître. Je préfère la coquille Saint Jacques. Sa forme est simple : un côté plat et un côté creux qui évoque de longues randonnées. Au milieu, un muscle fermé et un croissant coloré. Légèrement cuit avec un assaisonnement tout en douceur pour ne pas masquer le goût de la coquille, nous avons le régal du gastronome. Celui-ci dégustera en rêvant aux randonnées où il s’émerveillait dés beauté de la nature.

  2. Apolline me surprend en extase devant une photo d’huitres. Tu salives, mon amour, dis-moi. Depuis que j’ai été malade une fois, je n’en mange plus. Méfie-toi, ceci n’est qu’une photo. Celles que tu achèteras à 5,99 euros ne seront peut-être pas si belles. Cette remarque me rappelle le dessin de Magritte: une pipe et sa légende, ceci n’est pas une pipe. Au début j’avais pris ce dessin pour une blague de potache et puis je l’avais médité. Oui, les représentations ne sont pas les objets eux-mêmes. Evidence peut-être, mais quand même source de bien des quiproquos. La carte n’est pas le territoire, autre phrase que j’ai souvent entendue. Apolline, tu m’agaces avec tes évidences et ta prudence. Je sors m’acheter une bourriche avant de changer d’avis. Tu te feras cuire un œuf . Il reste de la mayonnaise en tube.

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