5 juin – Igor

Les cerises, c’est le grand cerisier et la vitesse pour profiter des fruits avant que les oiseaux aient tout boulotté. C’est le début de l’été, l’échelle contre le tronc et les filles en robe légère qui montent pour nous faire tourner la tête. Ce sont les après-midi à l’ombre et la promesse d’un bonheur simple, et l’odeur du clafoutis sucré. C’est la cerise partagée à deux pour un premier baiser un peu gêné, un peu gourmand, un peu maladroit, et le noyau qu’on crache le plus loin possible en riant. C’était tout ça les cerises, avant de n’être plus qu’une barquette de plastique translucide enrobé de film alimentaire et sous les plus belles, le rebut, les moisies, les tapées, depuis si longtemps arrachée à l’arbre qu’elles ne sont que le reflet de ce qu’elles auraient pu être et que je mange seul, du bout des doigts, cherchant à comprendre comment les robes légères ont pu s’envoler vers le ciel du haut des échelles sans que j’arrive à en attraper aucune.

1 réflexion sur “5 juin – Igor”

  1. Plus personne n a envie de les cueillir ! Même avec un cerisier dans le jardin ! Et même ceux qui aiment les cerises.
    Comme une atrophie, même chez ceux qui se rêvent chasseurs-cueilleurs, la bonne blague.
    Viens chez moi il en reste dans l arbre.

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