2 mai – Zoé

Je ferais des kilomètres pour du jambon séché, du vrai, de l’artisanal préparé avec amour et savoir-faire, du roulé sous les aisselles, riche de l’odeur du terroir. Du jambon musclé de cochon qui a trottiné dans la fange et trainé son groin au pied des chênes centenaires à la recherche de quelques truffes. Du jambon frotté au marc, au gros sel, au poivre, et enroulé dans la gaze pendant deux ou trois mois, peut-être plus. Toutes ses saveurs concentrées dans un gras blanc, et le rouge profond d’une chair fondante sous le palais. Du jambon comme on n’en fait plus, de cochon à demi sauvage, nourri aux glands comme dans l’enfance. Je ferais des kilomètres pour rejoindre le grenier aux jambons pendus à la ficelle, attendant l’heure de la dégustation et respirer à plein poumon la promesse d’une viande dont je remplirai mon coffre à ras bord, trop heureuse d’offrir de pareilles tranches de bonheurs à celles et ceux qui comptent pour moi.

1 réflexion sur “2 mai – Zoé”

  1. Les tranches de jambon fumé m’impressionnent par leur finesse. Le jambon est un muscle costaud parcouru d’un os solide. Le cochon est une bête vigoureuse pas facile à mener. A l’ouverture de l’emballage, apparaissent des tranches collées et fragiles. Après avoir réussi à en séparer une toute chiffonnée, il convient de l’étaler sur le plat ou l’assiette. Elle devient feuille rosée et transparente. La salive monte à la bouche. Vivement le repas, sachant que la dégustation de la tranche tant attendue ne durera qu’un instant, le temps de retourner consciencieusement la bouchée pleine d’arôme, avec la langue intimidée par tous les parfums.

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