19 mai – Yvette

Je n’aurai jamais mon pavillon avec son terrain, les haies de thuyas, le carré de pelouse et la balançoire pour les petits enfants. Je ne quitterai mon deux pièce que pour l’Ehpad, et je descends parfois jusqu’au square regarder jouer les enfants des autres. C’est la vie. Pas une raison pour renoncer totalement à mes rêves. Je n’ai pas tout réussi, mais l’on ne peut rien me reprocher, et quand je me regarde dans la glace, derrière ce visage marqué par la vie, je vois celui d’une adolescente fière de pouvoir soutenir son regard même si tout n’a pas été facile. J’ai un petit balcon pour prendre l’air, où j’ai posé une table, une jardinière de géraniums et un carré d’herbe. Du plastique, peut-être, mais c’est presque un jardin où je peux marcher pieds nus et prendre mon café en observant plus bas dans la rue passer les gens qui courent encore après leurs désirs. Bientôt ils prendront ma place.

1 réflexion sur “19 mai – Yvette”

  1. Gazon en plastique à l’heure où le plastique est banni de toute fabrication. Gazon en plastique quand la biodiversité devient urgente.
    La dépense ne paraît pas élevée mais les conséquences annoncées par le politco-ecologico correct, sont élevées. Quel insecte ira fureter entre des tiges de plastique ? Quel estomac se remplira des déchets du gazon artificiel ?
    Par contre ce gazon n’a pas besoin d’être tondu, d’où une économie d’énergie bonne pour la planète, ce gazon n’a pas besoin d’être arrosée d’où une économie d’eau utile en période de sécheresse. Je comprends qu’Yvette hésite. Mais comme tout achat, l’important est le rêve qu’il permet, le rêve du carré de verdure dans le monde minéral du balcon.

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