14 décembre – Odile

Des trois petits cochons, il ne reste rien : longtemps que le loup a remporté la partie, quoi que nous dise le conte. Les maisons de paille et la cabane en bois volatilisées n’ont pas tenu, et la maison de brique est effondrée depuis longtemps. Il aura suffi d’un peu de patience, du lierre qui monte aux façades et des tuiles qui finissent par manquer au toit. À la fin, le loup avale les petits cochons, toujours. Quelles que soient les péripéties, il n’y a pas d’autre morale à l’histoire. Et je suis du côté du loup et je croque à pleines dents dans le jambon à cuisson lente, et je me régale du porcelet rôti, du petit cochon grillé. Et n’allez pas imaginer chez moi la moindre culpabilité. Ce qu’on raconte aux enfants n’a aucun sens : dites-leur plutôt que les cochons grandissent pour finir dans leurs assiettes, que c’est la marche du monde. Et resservez-les.

1 réflexion sur “14 décembre – Odile”

  1. Je me souviens du cochon élevé chaque année par nos voisins. Installé contre la maison, nous entendions son grognement étouffé par le caquetage de la volaille. Et puis un jour, branle-bas de combat derrière le mur, de nombreuses voix lançant des ordres et soudain le cri puissant du cochon égorgé. Le cochon tient ses promesses, tout est valorisé par la science experte du charcutier invité pour l’occasion. Après nous pouvions nous imaginer les voisins se régalant des abats, puis de la viande mise dans le saloir. Merci cochon pour le bon jambon que tu offres à mes papilles gustatives.

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